En préparation...

Nous sommes à 3 semaines du départ.
Aucun programme particulier, nous savons juste que nous allons plutôt explorer l'intérieur des terres, du Nord jusqu'à la limite de Lisbonne. La période n'est pas propice pour le Sud : trop de monde et forte chaleur. S'il nous reste assez de temps, nous remonterons sûrement par la Galice.
Nous partons cette fois par la route avec notre trafic aménagé, nous pourrons ainsi être libres de nos mouvements sans être contraints par les réservations.

1er août : PAU / SILANES (Espagne)

Décollage à 18h.
1er arrêt en Castille, à 60 km de Burgos. Surprise que ce petit village de PANCORBA en pierres et colombages dignes du moyen âge.
Petit tour pour se dégourdir les jambes et la langue puisqu'on parle un bon moment avec des locaux...

C'est au village de SILANES que nous passons la nuit, sur une mini placette, sa fontaine et son petit ruisseau, rien que pour nous. Campagne sublime, champs de blé et de tournesols au pied de la montagne.
 

2 août 2018 : SILANES à AGORZELA

Poursuite de la route : BURGOS / PALENCIA / BENAVENTE / PUEBLA DE SANABRIA.

On traverse des champs (blé, tournesol, luzerne) à perte de vue parsemés d'étranges bâtisses rondes en terre. On se demande si ce sont d'anciens silos à grains. Il s'agit en fait de pigeonniers "industriels " tel que noté sur une façade.
Avant de passer la frontière, arrêt à RIBADELAGO pour pique niquer au bord d'un lac de montagne, plouf obligatoire car il fait chaud !
Nous voilà au Portugal. Premier arrêt au village de CALABOR. Maisons de pierres rouges et ocre surmontées de toits en ardoises taillées grossièrement.
BRAGANÇA, on ne s'arrête pas. Direction RIO DE ONOR (merci Julie pour ce bon conseil), ce mini village de pierre est tout mignon. Hélas beaucoup de maison tombent en ruine. Les seuls occupants sont la vieille génération et les petits ou arrières petits enfants venus passer leur vacances. Ils sont tous dans l'eau du rio d'ailleurs.
Bonne surprise : pas besoin de revenir sur Bragança  pour nous rendre à GUADRAMIL. Autre charmant et authentique village qu'on sillonne à pied. Rencontre avec les habitants, les anciens, qui sont tout sourire et prennent plaisir à venir nous parler (heureusement pour nous ils parlent tous un peu français). L'un d'eux est fier de nous montrer l'ancien pressoir à vin appartenant à la communauté.  Une mamie nous aborde après être allé cueillir les légumes du jardin communautaire. 
On se rafraîchit au lavoir... calor...
Après une bière à QUINTANILHA, route vers Miranda do Douro. Vallons arides, champs de marronniers et oliviers et.....pas un chat sur les routes depuis le passage de la frontière ! On ne peut pas dire que la région vit du tourisme. Parfois, d'étranges jardins...
Repas à AGORZELO. On n'a rien compris à l'énoncé du menu sauf "cochteletas"..., on commande donc des côtelettes, et voilà ce qui arrive....
Fin de soirée sous la tonnelle du restaurant, 23h, l'air est encore chaud, des familles arrivent, repartent. Une vraie soirée d'été. Il est temps d'aller trouver notre petit coin sauvage pour passer la nuit.

3 août 2018 : AGORZELA - FIGUEIRA DE CASTELLO RODRIGO

Réveil au milieu des champs d'oliviers, il fait déjà pas loin de 30°.
Direction MIRANDA DO DOURO, frontière avec l'Espagne, jolie vieille ville qui surplombe le Douro.
Le Routard nous conseille une petite route,  un "rallongi" de 40 km.  Nous passons par Mogadouro,  Zava,  Castello Branco où on fait les réserves d'eau pour la douche. On en profite pour s'asperger, la température ne cesse de monter, pas un chat dans les rues, pas un bruit...
On arrive sur un plateau de blocs granitiques énormes aux formes arrondies. Une petite piste indique les mines "fonte santa", on s'y enfonce, superbe paysage et au loin un pâté de vieilles maisons qui semblent abandonnées. Quand on y arrive, il y a une voiture. Un homme sort de son antre, il faisait sa sieste apparemment.... il s'appelle Luis et ne nous conseille pas de poursuivre plus loin vers les mines qu'on aperçoit, la piste est vraiment trop mauvaise.
Avec un mix portugais / espagnol, on arrive à bien se comprendre.
Il nous propose de nous amener aux mines, se faisant une joie de nous donner un tas d'explications sur ces maisons abandonnées, les personnes qui y ont vécut, les cultures d'autrefois, etc.... également sur la mine d'où était extrait le minerais pour la poudre à cartouche ainsi que sur la source d'eau sulfureuse. On s'y rend à pied à travers une végétation désordonnée, sous un cagnard de plus de 40°... on a les mollets tout rayés... mais c'est génial de découvrir cet endroit avec lui.
La route est effectivement chaotique. On passe les détails sur l'intérieur de sa voiture entre l'odeur, les crottes, la poussière... qui n'est même pas un 4X4, qui couine dans tous les sens, mais on passe partout !

On le remercie chaleureusement, il n'accepte rien de nous qui souhaitons le dédommager pour tout ce temps qu'il nous a consacré.  On regrette de ne pas avoir amené du vin de chez nous pour faire plaisir aux gens que l'on rencontre. A prévoir la prochaine fois.
Retour sur ce beau détour avec un arrêt obligatoire sur les rives du Douro, à FREIXO, où on se jette dans l'eau + sieste à l'ombre.

Poursuite le long des rives du Douro, paysages graphiques avec les vignes qui épousent les contours des collines, différentes variations de vert (vignes, oliviers, eucalyptus, cactus....), comme ça jusqu'à BARCA DE ALVA.

On s'enfonce dans les terres, succession de collines d'oliviers, de pigeonniers pour arriver sur un plateau granitique qui ressemble à l'Irlande ou la Bretagne, avec ses murets de pierres.  C'est beau, il fait tellement chaud qu'il y a un voile atmosphérique qui  nous empêche de faire beaucoup de photos. (on en fait quand même  😉).

Arrêt final à FIGUEIRA DE CASTELLO RODRIGO, petit restau au frais. La télé diffuse des images d'incendies... et parle en boucle du pic de chaleur dans tout le Portugal.

Puis nous allons chercher notre petit coin pour la nuit...

4 août 2018 : FIGUEIRA DE CASTELLO RODRIGO - AROUCA

Il est 8h, il fait déjà 29°... les cigales sont déjà à fond !
Sur nos téléphones, un SMS nous alerte sur les risques d'incendie dans la région de VISEU. Big brother nous a repéré, ça a parfois du bon...

La route jusqu'à PINHÃO est époustouflante : vignes et oliviers à flanc de collines abruptes, à perte de vue. Travail humain colossal ! Le tout très bien entretenu, propre, formant courbes et lignes tirées au cordeau avec vue plongeante sur le Douro. Arrêts nombreux, ne serait-ce que pour se rendre compte de l'immensité du travail accompli.
Les "Quintas", propriétés viticoles que l'on peut apercevoir sont immenses, l'architecture des bâtiments est splendide, pas une herbe folle ne dépasse des jardins.
Arrêt café à la petite gare de PINHÃO recouverte d'azuleros.
Nous rejoignons REGUA par la rive gauche qui longe le Douro. Sur les hauteurs, la route est digne des montagnes russes. Il fait plus de 40°, on va faire un plouf sur une plage du Douro qui semble déserte depuis là haut. Hélas non, c'est envahi de familles portugaises au complet, tout le monde est à l'ombre. Des mamies ont carrément installé leur siège directement dans un petit cours d'eau.
On change nos plans à cause de cette chaleur. On avait prévu de filer à Porto, mais visiter la ville dans ces conditions n'est pas envisageable. On y passera donc au retour.

On quitte les rives du Douro pour nous rendre à AROUCA après avoir traversé une forêt monumentale d'eucalyptus. Nous sommes dans la Sierra de FREITA.
On se pose au refuge camping de la Serra à 900 m d'altitude, c'est beau et il fait enfin frais ! 27° ! On respire enfin. Soirée douce au pied de blocs de granit blanc.